Ecole coranique et enseignement traditionnel au Maroc
L’Islam a toujours accordé une importance primordiale à l’enseignement et à l’apprentissage. En effet, depuis l’avènement de l’Islam, il ya quatorze siècles, la mosquée a joué un double rôle en tant que lieu de culte et d’apprentissage. Au Maroc, chaque fois qu’on construisait une mosquée, on réservait une grande salle à l’apprentissage des versets du Coran aussi bien aux enfants qu’aux adultes.
Mercredi 14 Mars 2007, un groupe d’élèves de notre école était invité à visiter l’école coranique al quods de tiflet annexée à la mosquée al quods .ce fût pour certains d’entre nous l’occasion de découvrir que l’enseignement traditionnel existe encore au Maroc d’aujourd’hui.
Ce qui a surtout attiré notre attention, c’est le recours aux méthodes d’enseignement traditionnel pour l’apprentissage du saint coran et des préceptes de la religion musulmane.
En effet nous avons remarqué que la transmission des connaissances s’effectue selon des méthodes archaïques qu’on croyait disparues de notre pays avec l’avènement de l’enseignement moderne, du multimédia et de l’Internet… !
Chaque élève commence par laver sa planche rectangulaire (louh) avant de l’enduire de « salsal », une sorte d’argile gris clair. Ensuite, il met sa planche à sécher face au soleil.
Ensuite, il met sa planche à sécher face au soleil. Une fois sèche, la planche prend la couleur du « salsal ». L’étudiant commence alors à écrire des versets du coran dictés par son maître (le fquih ou cheikh).
L’écriture se fait à l’aide d’une encre fabriquée à partir d’une substance naturelle une sorte de résine (smagh) et d’une plume taillée dans un morceau de roseau.
Lorsque l’apprenant a fini d’écrire ce qu’il doit mémoriser ce jour là, il met les voyelles à son texte
et remet sa planche à son maître qui corrige éventuellement les erreurs.
C’est alors que commence l’apprentissage des versets du coran. Le maître explique à son disciple les règles de phonétique arabe pour avoir une meilleure prononciation et une lecture correcte du coran.
Reflexions :
L’apprenant ne fait qu’exécuter ce que lui dicte son maître sans discussion !!!
Il s’agit bien entendu du livre saint et le maître détient le savoir… !
Les responsables devraient penser à améliorer les méthodes de l’enseignement traditionnel afin de lui permettre de refléter plus fidèlement le degré de culture et de civilisation du Maroc… !
A la fin de la visite nous nous sommes posé quelques questions :
-Pourquoi l’enseignement traditionnel n’a-t-il pas profité des solutions présentées par les réformateurs, solutions qui permettent une plus grande adaptation aux méthodes évoluées de l’enseignement moderne ?
Pourquoi ne pas inciter les étudiants des écoles coraniques traditionnelles à étudier les langues étrangères, seules à même de leur ouvrir de larges horizons que ne permet guère l’étude de la seule langue arabe ? Cela pourrait enrichir leur profonde connaissance de l’arabe.
Nous est-il possible d’espérer trouver, un jour, dans l’enceinte d’une école coranique, des étudiants qui s’engagent dans cette voie et ajoutent aux connaissances acquises dans l’enseignement de la langue arabe et des sciences islamiques, les instruments d’une culture moderne ? Ce faisant, ils poseraient ainsi la seconde pierre dans la formation d’une nouvelle génération d’étudiants qui allieraient la culture héritée de leur prestigieux passé aux perspectives d’un avenir radieux de la vie culturelle du Maroc.
Les élèves de 2ème année du secondaire collégial au Groupe Scolaire Maamora Tiflet