ALEXANDRIE
Innovation et enseignement du français en Tunisie : enjeux et défis
Mounira HAMMAMI
Inspectrice générale Chef de projet
Le ministère tunisien de lEducation et de la Formation sest engagé depuis la rentrée 2002 dans une réforme de grande envergure . Dans ce contexte dinnovation, lintégration des technologies de linformation et de la communication aux activités denseignement / apprentissage ( TICE ) représente une des orientations les plus importantes.
Ainsi, et pour concrétiser cette option, une stratégie ambitieuse a été mise en place pour promouvoir et développer les activités pédagogiques et culturelles liées aux TICE
Cest lInstitut National de Bureautique et de Micro-informatique ( INBMI) qui, en tant qu institution spécialisée relevant du ministère de lEducation, a pour mission depuis sa création ( 1995) de mettre en uvre cette politique.
Ces différentes actions commencent à induire des changements dattitudes et de pratiques chez les enseignants et les élèves surtout dans lenseignement secondaire, même si de nombreuses questions continuent à interpeller les enseignants de langue notamment.
Par ailleurs et toujours dans le cadre de la réforme, un programme visant lamélioration de lefficacité de lenseignement du français, vient dêtre mis en place avec le concours du ministère français des Affaires étrangères. Il sagit du « Programme de rénovation de lenseignement du français dans le système éducatif tunisien » (PREF/SET),
Une des composantes de ce programme est la création dun site Internet destiné à répondre aux besoins des formateurs et des enseignants et lorganisation dune formation à distance pour ceux qui exercent dans les zones les plus isolées du pays.
Je me propose dans mon intervention de :
-présenter brièvement les grands axes liés à la stratégie mise en uvre par lINBMI
-rendre compte des objectifs prioritaires du PREF/SET en termes de formation à
distance et danimation du site Internet
-avancer quelques propositions en vue de tracer les perspectives de travail par les
TICE.
PREMIERE PARTIE
La stratégie mise en place pour lintégration des technologies de linformation et de la communication aux activités denseignement / apprentissage
Cette stratégie sarticule autour des axes prioritaires suivants :
Intégration des TIC dans les programmes dapprentissage
Un plan a été conçu en vue dintégrer les technologies de linformation et de la communication ( TIC ) dans les programmes scolaires, afin de doter les élèves, dès leur jeune âge, de la capacité de se servir des moyens considérables quelles offrent dans lapprentissage, la recherche de linformation, la communication, ou pour trouver les réponses et les solutions aux problèmes quils rencontrent. Dans le même sens, des outils et des guides sont mis à la disposition des enseignants pour les aider à tirer parti des ressources offertes par les TIC dans les différents domaines de lapprentissage. Ce plan sera mis en uvre dans le cadre des projets détablissement qui définissent les objectifs pédagogiques spécifiques à atteindre, les actions à entreprendre, les résultats attendus et les modalités de leur évaluation.
Il commence à prendre forme dans la définition des contenus des nouveaux programmes denseignement qui font apparaître les TICE comme un compétence transversale incontournable pour la formation( cf. nouveau programme de français de 1ère.A.S. en annexe)
Formation des enseignants à lutilisation des TICE
Cette formation se fait pour une part en présentiel, et pour lautre part à distance, par le biais de lécole virtuelle qui a réservé lun de ses départements à la formation des enseignants aux TICE et à leurs différents usages éducatifs.
Dans ce même ordre didées, des écoles dété réservées au renforcement des compétences des enseignants tant au niveau national que régional, dans le domaine de lutilisation de lordinateur et de lInternet, de la production de contenus numérisés et de lintégration des technologies de linformation et de la communication dans les activités denseignement – apprentissage .
Des réseaux disciplinaires regroupant les enseignants et les cadres pédagogiques dans diverses disciplines ( mathématiques – sciences physiques – sciences naturelles français – anglais ) ont été mis en place. Ces réseaux – dont les premières productions sont prometteuses permettent dinitier et dorganiser des échanges entre les enseignants et favorisent une dynamique de création de supports dapprentissage multimédia. Toute expérience dutilisation des TICE est encouragée et diffusée .
Les réseaux culturels créés au niveau des établissements constituent des espaces privilégiés où se forgent les compétences de base en informatique : ils permettent d initier des projets danimation culturelle et sociale ( club de poésie, de lenvironnement, de la santé )
Equipement des établissements scolaires en matériel informatique
Il est prévu dans ce cadre :
· déquiper tous les collèges en matériel informatique avant la fin de lannée 2002, et déquiper une école primaire pilote dans chaque circonscription dinspection au cours de la même année, en attendant de couvrir toutes les écoles primaires dici lannée 2005 ;
· de développer les laboratoires dinformatique dans les lycées et dutiliser progressivement linformatique dans toutes les disciplines.
Extension du réseau éducatif et amélioration de ses services
Le programme de connexion de lensemble des établissements scolaires au réseau Internet se poursuit normalement, selon un calendrier qui devrait aboutir à la connexion de tous les collèges avant la fin de lannée 2002 et à la connexion de toutes les écoles primaires au cours de la période 2001 -2005.
Par ailleurs, un ensemble de mesures ont été prises pour développer les services éducatifs et assurer le stockage des contenus numériques et leur diffusion. Elles consistent principalement :
· à offrir aux enseignants des comptes daccès au réseau et aux services du courrier électronique, afin de les inciter à utiliser lInternet et à en exploiter les ressources dans leur enseignement ;
· à faciliter lhébergement des sites Web des institutions éducatives, des réseaux disciplinaires et des espaces dinnovation et de créativité dans les domaines culturel et scientifique tout en leur apportant lassistance technique nécessaire ;
· à favoriser laccès aux ressources éducatives et aux documents numérisés à travers la bibliothèque virtuelle éducative ;
· à offrir des services administratifs et scolaires à distance dans le but daméliorer les services destinés aux élèves et aux enseignants
Création de lécole virtuelle tunisienne et mise en place dun système évolué denseignement et de formation à distance
Dans le cadre de la mise en place dun système intégré denseignement et de formation à distance qui couvrira tous les cycles de lenseignement, lécole virtuelle tunisienne ( E.V.T ) a démarré, dans une première phase dexploitation expérimentale, depuis janvier 2002. LEVT sera développée progressivement pour remplir diverses fonctions dont les plus importantes sont liées à laffirmation du principe dégalité des chances en vue de lamélioration de la qualité des acquis des élèves.
Lécole virtuelle organisera ses activités autour des quatre axes suivants :
· Présenter des cours et des activités de soutien et daccompagnement scolaire dans lensemble des disciplines, à tous les niveaux de lenseignement. Pour le français : cours multimédia pour préparer les épreuves données dans le cadre des examens nationaux ( baccalauréat et diplôme de fin de lenseignement de base).
· Dispenser un enseignement de langue arabe et de civilisation tunisienne aux enfants des Tunisiens résidant à létranger .
· Donner lopportunité à tous ceux qui ont interrompu leur scolarité, à titre temporaire ou définitif, de reprendre leurs études, dans le but délever leur niveau de formation et daméliorer leur situation professionnelle et sociale.
· Instituer un espace de formation pour les enseignants, afin de les doter des capacités qui leur permettront de tirer le meilleur parti des ressources offertes par les TICE
· Développement de la production de contenus numérisés et de logiciels éducatifs.
Cest dans ce cadre que le Centre National Pédagogique a programmé linstallation dune unité de production de supports didactiques multimédias – conformes aux programmes officiels – en coopération avec des entreprises spécialisées tunisiennes et des spécialistes du monde de léducation. Pour continuer avec lexemple du français un cédérom destiné aux candidats concernés par le CAPES vient dêtre terminé et sera mis sur la toile.
Mise en place dun système dinformation intégrée
Afin daméliorer les méthodes de gestion administrative, le ministère de lEducation a entamé la mise en place dun système dinformation intégré, ayant pour point de départ létablissement scolaire, transitant ensuite par la direction régionale, puis remontant vers les instances centrales du ministère. Ce dispositif permettra un suivi rigoureux du système éducatif aussi bien au plan qualitatif que quantitatif ; et il fournira aux décideurs des moyens fiables pour lévaluation, la conception et la planification.
Le ministère de lEducation a entamé, dans ce cadre, la réalisation des projets variés tels que le développement et lexpérimentation dun logiciel de gestion de la scolarité (Eduserv) aux multiples fonctions .
Cest lInstitut National de Bureautique et de Micro-informatique ( INBMI) qui, en tant qu institution spécialisée relevant du ministère de lEducation, a pour mission de mettre en uvre cette politique.
Ces différentes actions commencent à induire des changements dattitudes et de pratiques chez les enseignants et les élèves surtout dans lenseignement secondaire.
DEUXIEME PARTIE
Le Programme de rénovation de lenseignement du français dans le système éducatif tunisien (PREF/SET) et les TICE
Le point de départ de ce projet est le constat partagé des carences de la maîtrise du français observées chez bon nombre délèves tunisiens au terme de leur cursus scolaire, alors que lapprentissage de cette langue débute dès la 3 année du premier cycle de lenseignement de base (école primaire) et sy poursuit intensivement pendant toute la scolarité secondaire.
La finalité de ce projet est daméliorer la maîtrise du français chez ces élèves, ce qui par contrecoup devrait également favoriser les apprentissages disciplinaires qui recourent au français comme langue denseignement dès le secondaire et, plus encore, dans le supérieur.
Son objectif principal, qui est de renforcer lefficacité de lapprentissage du français dans lenseignement de base et dans lenseignement secondaire, peut se décliner en trois objectifs secondaires :
· assurer une mise à niveau (linguistique, culturelle, scientifique, pédagogique) des enseignants dont la formation initiale est lacunaire ;
· favoriser un meilleur environnement culturel francophone à destination des élèves (et des enseignants) en dehors de la classe ;
· apporter des appuis à lencadrement pédagogique de manière à encourager lassouplissement, la diversification et le renouvellement des pratiques de classe.
Les principales activités consisteront, avant tout, en actions de formation, ciblées en direction des enseignants les plus fragiles ; dautre part, en stimulation d’activités et d’animations parascolaires en français ; enfin, en appui à la constitution dun réseau de professeurs-formateurs susceptibles dêtre les relais du renouvellement pédagogique.
Dune façon générale, en fin de projet, on devrait pouvoir observer une requalification d’un nombre significatif d’enseignants de français, des pratiques de classe libérées, une démultiplication des activités parascolaires utilisant la langue française, et ressentir les premiers effets de ces actions dans le rapport quont les élèves au français.
(C.f .Fiche projet) en annexe
Deux axes prioritaires de ce projet concernent les préoccupation de cette rencontre : il sagit de la création et lanimation dun site Internet du projet et de la formation à distance.
La création et lanimation du site Internet du projet
Lidée est de constituer un portail inventoriant tous les sites dédiés à léducation et établissant des liens avec eux ; ce qui faciliterait la mise en relation des institutions tunisiennes et francophones concernées : INBMI et ses antennes régionales, CREFOC (Centres régionaux de formation continue), CNIPRE (Centre national de l’innovation pédagogique et de la recherche en éducation), CNF (Centre national de formation) pour la Tunisie, CNDP, INRP, IUFM , CNED pour la France .
Pour cela le recrutement dun enseignant de français spécialiste en informatique sest avéré nécessaire, parmi ses tâches principales la formation de formateurs en informatique et enseignement du français, la création dun réseau pour la diffusion de supports pédagogiques et récréatifs, la transcription des documents pédagogiques, linsertion de supports ludiques et éducatifs, le répertoire des échanges et jumelages scolaires
Les résultats attendus devraient permettre, dun côté de renforcer lautonomie croissante des enseignants autour dun coordinateur de français par établissement, pour la recherche guidée dinnovations pédagogiques et de références culturelles, de lautre, de former sur place, d es enseignants animateurs de CDI et des coordinateurs de français aux technologies de l’information et de la communication éducatives (40 par an)
La formation à distance
La deuxième préoccupation de ce projet est la mise en place de formations qualifiantes à distance, avec le concours des institutions spécialisées en France et en Tunisie, en vue de la consolidation des acquis linguistiques, littéraires et pédagogiques et de lapprentissage de nouvelles démarches dexploitation des textes et des documents authentiques .La diffusion sur le site du projet des formations réalisées des cassettes vidéo dauto-formation ( littérature, didactique FLS, langue et culture), la création dun cédérom sur le français, le passage de la formation qualifiante à la formation diplômante devraient permettre de réaliser un des objectifs prioritaires du PREF/SET à savoir la (re)qualification de 750 enseignants (250/ an) aux formations initiales lacunaires ou ne correspondant pas à leur discipline denseignement.
TROISIEME PARTIE
Les enseignants de français et les TICE
Si le problème de léquipement et celui du raccordement à Internet sont en voie de résolution, la question des contenus et de leur exploitation pédagogique reste posée.
En effet et malgré louverture des enseignants de français à ce type de produits (qui sexplique par leur conscience de la nécessité dinnover, de motiver à lapprentissage dune deuxième langue, de coopérer avec leurs pairs et avec leurs élèves, de diversifier leurs pratiques de classe, de disposer de documents authentiques ) on se trouve encore face à des questionnements qui interpellent et les encadreurs et les enseignants :
1. Pour les enseignants réfractaires à lusage des TICE :
· Comment les amener à remettre en cause les modes denseignement traditionnels alors quils sont eux-mêmes plongés dans un contexte nouveau dapprentissage ?
· Comment les convaincre que les TICE peuvent ouvrir des champs nouveaux par rapport à leur discipline ?
2- Pour ceux qui se sont convertis aux TICE :
· Comment modifier certaines représentations quils ont des TICE et qui restent assez classiques : ex. exploitation de ces produits dans une salle de libre accès comme létait le laboratoire de langue, perception du multimédia uniquement comme un outil supplémentaire par rapport au cours ?
· Comment passer de lutilisation du cours clé en main à la création du cours par lenseignant ou par léquipe denseignants dun établissement ?
· Comment les aider à maîtriser la nature des interactions apprenant – machine , à structurer lusage de lInternet par les élèves ?
· Comment mettre en uvre des démarches liées à la pédagogie différenciée pour réduire les inégalités et atténuer les effets de lhétérogénéité des classes ?
· Comment les amener à repenser leur relation au manuel scolaire et à le situer par rapport à dautres formes de ressources ?
· Comment valider toute la production des enseignants ?
· Quelle(s) forme(s) dévaluation mettre en place , par rapport à quelles activités de la classe ?
· Etc
Pour ne pas conclure
La réflexion récente autour des nouveaux programmes de français(cf. document en annexe) a permis de poser ces questions et bien dautres ; compte tenu du rôle incitatif des programmes des réponses ont été avancées sous forme de recommandations méthodologiques, de contenus plus adaptés au TICE, loption qui consiste à adopter lapproche par compétences, le choix notamment de trouver des articulations entre compétences disciplinaires et compétences transversales sont un début de réponse à ces interrogations.
Par ailleurs et au plan institutionnel, le projet de létablissement constitue aussi un facteur dincitation à la coopération entre équipes inter- et pluri-disciplinaires, un espace où les initiatives sont diffusées et valorisées.
Mais on ne peut pas affirmer pour autant que le pari est totalement gagné : pour cette réforme plus que pour toute autre, il est nécessaire de laisser aux enseignants le temps de se questionner, de pratiquer et de produire, il faut surtout trouver la réponse à une question qui nous semble cruciale pour notre discipline :
Quelles démarches de formation adopter afin que les aspects techniques, la description de la fonctionnalité des produits et la fascination devant la nouveauté ne lemportent pas sur la question didactique de leur exploitation et de leur intégration en classe ?
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DOCUMENTS ANNEXES
Document 1
Projet PREF / SET
FICHE DE PROJET
Intitulé |
Projet de rénovation de lenseignement du français dans le système éducatif tunisien ( PREF / SET)
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Opérateurs |
Ministère de léducation et de la formation ( Tunisie) Service de coopération et daction culturelle ( France)
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Durée |
Trois ans ( Octobre 2002 à Décembre 2005)
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Chefs de projet |
Mounira Hammami ( Tunisie) Jean-Louis Larramendy ( France)
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Objectifs |
Renforcer lefficacité de lapprentissage du français dans lenseignement de base et dans lenseignement secondaire
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Composantes |
Composante 1 Assurer une mise à niveau (linguistique, culturelle et scientifique) des enseignants de français dont la formation initiale est lacunaire Composante 2 Favoriser un véritable environnement culturel francophone à destination des élèves et des enseignants en dehors de la classe Composante 3 Apporter les appuis nécessaires à lencadrement pédagogique de manière à encourager lassouplissement, la diversification et le renouvellement des pratiques de classe
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Activités principales |
C1 : Formation denseignants sur place Formation à distance C2 : Dotations documentaires pour les élèves Ateliers danimation ( théâtre, écriture, chanson, production audio- visuelle ) Jumelages scolaires C3 : Création et animation dun site Internet Mise en place de réseaux au sein des directions régionales et de groupes de travail au sein des établissements Dotations documentaires pour les inspecteurs, formateurs et enseignants Formation en France des inspecteurs, des assistants pédagogiques et des enseignants formateurs
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DOCUMENT 2
PROGRAMME DE FRANÇAIS
(Extraits « 1ère.A.S » )
1-Statut et finalités du français
« Les langues étrangères sont enseignées dès le premier cycle de lenseignement en tant quoutils de communication et moyens daccès direct aux productions de la pensée universelle et ce quelle véhicule comme techniques, théories et valeurs civilisationnelles, afin de préparer les jeunes à suivre leur évolution et à y contribuer dune manière qui permette à la fois denrichir la culture nationale et dassurer son interaction avec la culture universelle.»
Cest en référence à cette finalité énoncée dans la Loi dorientation quest défini le statut du français.
Etant la première langue étrangère étudiée par lélève tunisien, le français devra contribuer à sa formation intellectuelle, culturelle et scientifique.
Il sera pour lélève un moyen complémentaire pour :
- communiquer avec autrui ;
- découvrir dautres civilisations et cultures et se situer par rapport à elles ;
- accéder à linformation scientifique et technique.
2- Principes directeurs
Le présent programme de français sinscrit dans la continuité de celui de lenseignement de base quant aux principes fondamentaux qui le régissent, à savoir lapproche par compétences et lapproche communicative.
Lapproche par compétences
Inspirée par les théorie constructiviste et socio- constructiviste (cf. en particulier les travaux de Vygotsky et de Piaget), selon lesquelles « le savoir nest pas le produit de découverte mais se construit par le sujet », lapproche par compétences met laccent sur le rôle de lélève dans lactivité dapprentissage. Elle vise lacquisition de compétences durables et transférables qui sont le résultat dun ensemble de démarches ou processus non seulement cognitifs mais affectifs et sociaux ( cf. M-F. Le Gendre 1998).
Ainsi les savoirs et savoir-faire visés ne se réduisent plus aux contenus propres à une discipline mais intègrent aussi les démarches de pensée et les attitudes relationnelles nécessaires à leur assimilation ; ils deviennent dons des ressources à mobiliser dans des situations de plus en plus complexes.
Enseigner la langue consistera dès lors à placer lélève dans des situations de communication lui permettant de mettre en uvre des savoirs et des savoir-faire et des savoir-être qui assurent la maîtrise progressive des compétences visées par le programme.
Ces compétences ne relèvent pas seulement du domaine linguistique, discursif ou méthodologique mais se rattachent aussi aux pratiques sociales et culturelles.
Lapproche par compétences permet donc :
· de donner du sens aux apprentissage;
· de rendre les apprentissages plus efficaces
· de fonder les apprentissages ultérieurs.
Pour garantir une appropriation des contenus, lapproche met laccent sur ce qui est fondamental, se préoccupe des acquis antérieurs et recommande dévaluer de façon continue les acquis en vue de remédier aux insuffisances et de mieux préparer les apprentissages futurs.
Cette pédagogie de lintégration des acquis est ainsi assurée par la réalisation de tâches et la résolution de problèmes en rapport avec des situations de communication diversifiées.
Lapproche communicative0
Maîtriser une langue, cest en faire un usage authentique dans des situations dénonciation différentes : ce qui revient à rappeler que développer une compétence de communication exige de restituer à la langue même en situation scolaire son véritable rôle, sa véritable fonction.
Cette perspective rend nécessaire le recours à des activités où lélève sexprime pour transmettre un message à quelquun, le principe étant que toute communication est non seulement motivée mais aussi finalisée : on parle, on écrit pour dire quelque chose à quelquun. Tout acte de communication authentique ne peut se faire sans prise en compte des paramètres socio-linguistiques et culturels qui le fondent. ( cf. S. Moirand).
Placé dans des situations de communication diverse empruntées au contexte scolaire et/ou à la vie sociale , lélève sera alors davantage capable de comprendre et de produire des énoncés signifiants prenant en charge les outils linguistiques et les utilisant de manière réfléchie et délibérée.
Faire travailler les élèves dans le cadre de situations significatives implique que lon sefforce de recréer un environnement linguistique et culturel stimulant et quon leur propose des tâches et des occasions déchanges qui sollicitent différentes capacités et lui permettent davoir de la langue une pratique plus rigoureuse et plus diversifiée , développer le goût dapprendre, lenvie de lire et décrire.
Il sagit dès lors de trouver des familles de situations énonciatives à loral et à lécrit qui favorisent la mise en uvre de ces capacités ex : parler pour demander un renseignement, écouter pour comprendre un discours, lire pour sinformer ou se distraire, écrire pour rendre compte,
Compétences disciplinaires et compétences transversales
Le programme des programmes définit la compétence comme laptitude à mobiliser un ensemble intégré de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être en vue de faire face à une ou des situation(s) complexe(s), pour résoudre des problèmes et élaborer des projets.
Compte tenu des objectifs de formation intellectuelle, culturelle et méthodologique assignés à lenseignement du français, les compétences retenues pour développer la maîtrise de cette langue se situent à deux niveaux :
- descompétences disciplinaires qui fondent tout apprentissage propre à une discipline donnée et qui, pour lenseignement du français, se rattachent aux quatre activités langagières connues à savoir : parler – écouter- lire – écrire.
- des compétences transversales qui sont par définition plus englobantes que les compétences disciplinaires. Mises en uvre dans des situations variées, elles garantissent le transfert des acquis dun contexte à un autre.
Les compétences transversales retenues par le Programme des programmes relèvent de trois types de préoccupations : méthodologiques, intellectuelles et relationnelles.
Elles contribuent à développer chez les élèves les facultés intellectuelles, à favoriser leur autonome et à leur faire acquérir le sens du relatif et lesprit de tolérance.
Mises en relation avec les compétences spécifiques à la maîtrise de la langue française, elles peuvent se décliner comme suit :
Exploiter des données ex. rechercher, traiter des informations , sapproprier linformation par le biais de la lecture,
Acquérir des méthodes de travail ex. comprendre des consignes, consulter un dictionnaire, un sommaire, un fichier; mettre en oeuvre des stratégies de compréhension de mots difficiles, constituer un répertoire, prendre des notes, réviser son texte à partir dun brouillon, exploiter des grilles dauto-correction, verbaliser ses pratiques de lecture et décriture,
Utiliser les TICE ex. lire et suivre des consignes à lécran, consulter un dictionnaire électronique, créer un texte en exploitant un logiciel de traitement de texte, corriger son texte, correspondre par e-mail, utiliser un cédérom, naviguer pour lire des documents divers,
Résoudre des problèmes : ex. dépasser ses blocages pour sexprimer, recourir à des supports appropriés pour clarifier sa propos, pour convaincre, actualiser ses connaissances, réinvestir ses acquis,
Elaborer des projets : illustrer un texte, jouer une scène, participer à lanimation dune séance de bibliothèque de classe, présenter un sketch, participer à un atelier décriture, élaborer un dossier, participer à la création d un journal de classe, rendre compte dune activité scolaire ou extra-scolaire,
Communiquer avec lautre : ex.
-chercher à entrer en contact avec lautre, oser parler dans une langue approximative, adopter une attitude découte, exprimer ses goûts, accueillir le point de vue de lautre, confronter ses idées à celles dautrui ;
-faire connaître la richesse de son patrimoine, manifester une ouverture liée à lunivers culturel de la langue française, rendre compte dévénements culturels ou médiatiques, partager son plaisir de lire ;
-faire part de ses difficultés dapprentissage, coopérer avec ses camarades pour progresser, partager linformation,
Exercer son esprit critique : ex .exprimer et justifier son accord, son désaccord, prendre du recul par rapport à lécrit, assumer et justifier ses goûts littéraires et artistiques,